samedi 18 octobre 2025

Hameau de Marcevol

 


Perché sur les hauteurs du Conflent, le hameau de Marcevol aurait pu sombrer dans l’oubli, comme tant d’autres villages abandonnés aux caprices du temps. Mais il a résisté. Grâce à la passion tenace d’amoureux des vieilles pierres, ses murs de schiste et de granit, patinés par les siècles, ont retrouvé une seconde jeunesse. Pierres par pierres, ils ont redonné un souffle à ces maisons aux volets de bois grinçants, aux ruelles pavées où chaque dalle semble murmurer des récits d’antan.


L’église, sentinelle silencieuse du hameau, tient toujours debout, malgré les hivers rigoureux et les étés brûlants qui ont creusé ses joints et érodé ses contreforts. Ses murs, épais comme des remparts, portent les stigmates des siècles passés, mais aussi la fierté d’avoir survécu. À l’intérieur, l’odeur de cire et de pierre froide rappelle les générations qui s’y sont recueillies, tandis que la lumière filtrant à travers les vitraux dessine des motifs mouvants sur les dalles usées.


Et puis, il y a ces plaques indicatives, posées avec soin aux carrefours des chemins. Leurs lettres dorées ou bleutées, parfois gravées à la main, indiquent les noms des lieux avec une élégance qui tranche avec l’austérité des paysages environnants. « Rue des Anciens », « Place de la Fontaine », « Chemin des Muletiers »… Chaque inscription est une promesse : celle que la vie, même discrète, persiste ici. Elles guident les rares visiteurs .

Marcevol n’est plus un simple hameau. C’est un acte de résistance, un hommage à ceux qui ont refusé de le laisser mourir. Un lieu où le passé et le présent se rencontrent, où chaque pierre restaurée est une victoire contre l’oubli.

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mercredi 15 octobre 2025

Vinça : une réserve d'eau ?

 

Ce petit lac de retenue de Vinça, habituellement miroir paisible des montagnes environnantes, porte aujourd’hui les stigmates d’une sécheresse implacable. Là où l’eau clapotait autrefois contre les berges herbeuses, une bande de terre craquelée, presque blafarde, s’étire désormais comme une cicatrice à vif. Le niveau de l’eau a drastiquement chuté, révélant des rochers lissés par les années et des troncs d’arbres submergés, désormais exposés à l’air libre. Les roseaux, jadis frôlés par la surface, se dressent à présent, solitaires, au milieu d’une étendue boueuse où se reflètent à peine les derniers rayons du soleil.



Les riverains, habitués à voir le plan d’eau briller sous le ciel catalan, observent avec une pointe de nostalgie ce paysage transformé. Les pêcheurs, qui venaient taquiner le goujon ou la carpe, doivent désormais adapter leurs habitudes, tandis que les oiseaux migrateurs, en quête d’une halte rafraîchissante, semblent hésiter avant de se poser. Même le murmure de l’eau, autrefois constant, s’est fait plus discret, comme étouffé par l’absence.



La sécheresse, silencieuse et tenace, a redessiné les contours de ce lieu familier, rappelant à tous la fragilité des équilibres naturels. Les reflets des collines dans l’eau, autrefois si nets, ne sont plus qu’un lointain souvenir, remplacé par l’écho d’un été trop sec et d’un climat qui, année après année, semble repousser les limites de la normale.

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samedi 11 octobre 2025

Fleurs du lantana

 


Ses grappes de fleurs, hier encore flamboyantes comme des feux d’artifice miniatures, s’éteignent doucement, une à une. Les corolles orange, roses et jaunes ces couleurs si vives qui attiraient les papillons et les abeilles tout l’été se fanent maintenant, laissant place à de petites baies bleutées, discrètes et presque timides. Le spectacle n’est plus le même, mais il garde sa poésie : la floraison du lantana, comme un dernier sourire avant l’automne, cède la place à une autre forme de beauté, plus secrète.


L’été s’éloigne, et avec lui, l’énergie débordante de la terre. Les journées raccourcissent, les matins sont frais, et les plantes, elles aussi, semblent prendre leur temps, comme pour mieux préparer leur repos hivernal. Mon lantana, originaire de contrées lointaines, résiste pourtant mieux que bien d’autres à la baisse des températures. Il me rappelle, à sa manière, que la nature est une voyageuse : elle s’adapte, migre, et trouve toujours un moyen de renaître, même sous d’autres cieux.


Les feuilles, légèrement dentelées, gardent leur vert profond, mais leur texture devient plus rugueuse, comme usée par le vent et le soleil. Les tiges, autrefois souples et dressées, s’arquent maintenant sous le poids des graines naissantes. Et puis, il y a ces dernières fleurs, accrochées désespérément aux branches, qui semblent vouloir défier le temps. Elles me font penser à ces instants de grâce qui persistent, malgré tout, avant de disparaître.



En attendant, je profite de ces derniers jours où le lantana, même en déclin, anime encore le jardin de ses couleurs. Et je me dis que, comme lui, nous aussi traversons des cycles : des périodes de flamboyance, suivies de moments plus calmes, plus introspectifs. Peut-être est-ce là, justement, la magie des plantes, elles nous apprennent à accepter le passage du temps, et à y trouver de la beauté.


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